08 December, 2010

From "The Dry Salvages"



It seems, as one becomes older,
That the past has another pattern, and ceases to be a mere sequence—
Or even development: the latter a partial fallacy
Encouraged by superficial notions of evolution,
Which becomes, in the popular mind, a means of disowning the past.
The moments of happiness—not the sense of well-being,
Fruition, fulfilment, security or affection,
Or even a very good dinner, but the sudden illumination—
We had the experience but missed the meaning,
And approach to the meaning restores the experience
In a different form, beyond any meaning
We can assign to happiness. I have said before
That the past experience revived in the meaning
Is not the experience of one life only
But of many generations—not forgetting
Something that is probably quite ineffable:
The backward look behind the assurance
Of recorded history, the backward half-look
Over the shoulder, towards the primitive terror.
Now, we come to discover that the moments of agony
(Whether, or not, due to misunderstanding,
Having hoped for the wrong things or dreaded the wrong things,
Is not in question) are likewise permanent
With such permanence as time has. We appreciate this better
In the agony of others, nearly experienced,
Involving ourselves, than in our own.
For our own past is covered by the currents of action,
But the torment of others remains an experience
Unqualified, unworn by subsequent attrition.
People change, and smile: but the agony abides.
Time the destroyer is time the preserver,
Like the river with its cargo of dead negroes, cows and chicken coops,
The bitter apple, and the bite in the apple.
And the ragged rock in the restless waters,
Waves wash over it, fogs conceal it;
On a halcyon day it is merely a monument,
In navigable weather it is always a seamark
To lay a course by: but in the sombre season
Or the sudden fury, is what it always was.

03 December, 2010

La Madeleine

Another, less purely humorous, but still not very serious poem. Since I'm being lazy about blogging of late (think: French thesis, long 20th Century paper, and the pesky little Am Lit paper I still haven't started), I'm just reposting things. Amateur, because this is effectively the first I've written.

The wind sprang up
at nine o'clock.
A sweeter breath
of autumn air
danced through my hair.

A honeyed scent
of falling leaves
and burning ash
breathed in here, now,
and I am back,

small, gazing up,
the summer breeze
quaking the heath
while honey bees
choreograph

spirals through gray
brush and lavender.
The peat moss bows
red caps—a grave
wind-bent salute—

until they brush
the brownish wisps
of younger hair,
then fall from thought.
Till scent breathed in

unearths some hoard;
till rustled hair
exhumes old air;
and kindled there,
autumnal leaves

are seen capped in
scarlet flame tips
tipping closer
as the wind-borne
wood breath dances.

01 December, 2010

L'Autonomie de l'Esprit saint dans la Nouvelle histoire de Mouchette

Apologies to those who can't read French, but I'm posting this largely for the few who can; most importantly my dad, who is a great fan of Georges Bernanos.


Dans la Nouvelle histoire de Mouchette, la question du sort final de l'héroïne reste ambigu. Bien qu’elle meure physiquement, la vraie question, pour un écrivain catholique comme Bernanos, c’est de savoir si elle meurt spirituellement. Son suicide est, bien sûr, un péché mortel au point de vue de l'Église. Mais la représentation de sa mort n’est pas du tout sombre ; au contraire, l'auteur utilise même des images baptismales en décrivant comment elle fixe son regard sur « le point le plus haut du ciel » (181). Ce détail n’est pas une preuve certaine de sa rédemption, mais il en indique bien la possibilité. Il faut considérer le texte dans son ensemble pour bien en saisir toutes les implications. Mais plus important que notre jugement sur l'extérieur de l'histoire est le fait que Bernanos refuse au lecteur toute information qui pourrait décider de la chose d'une manière certaine. C'est peut-être le principal procède de cet auteur par lequel il préserve l'autonomie de l'action de l'Esprit Saint.

Il importe de considérer l'action de Mouchette sous deux aspects: l'extérieur et l'intérieur. À l'extérieur, on voit se dérouler une histoire assez simple du viol et du suicide d'une jeune fille. Quant à l'intérieur, c'est-à-dire l'état psychologique de Mouchette, l'auteur nous donne à intervalles assez espaces des éclairs fugaces. Ces éclairs suggèrent qu'il y a une pureté d'intention chez Mouchette, malgré son ignorance quasi-totale des principes moraux. Sa loyauté pour Arsène, la loyauté qui le lui fait défendre contre les soupçons de la femme de M. Mathieu, empêche sa pensée de voler « vers l'homme dont elle avait subi l'étreinte » (175). Elle dirige sa haine contre elle-même, pour éviter de la diriger contre Arsène, bien qu'une telle haine soit évidemment un grand péril pour son âme. Plus importante encore, peut-être, est l'instant fugace de tendresse auquel elle faillit se soumettre quand elle veut se confesser à sa mère mourante. Hélas, cette occasion lui est retirée juste au moment où sa résistance cède à ce désir, quand « la petite tête obstinée. . .s'abandonne, avec un gémissement de fatigue, et comme au terme de son effort » (114). L'instant d'abandon vient au moment précis où, selon toute apparence, il ne sert plus de rien. La faute, si faute il y a, n'est pas à elle, mais plutôt aux circonstances. Elle est prête à se livrer, mais les circonstances enlèvent à son geste tout efficace. Ces faits nous laissent imaginer, au moins jusqu'à la quatrième partie, que sa rédemption est une possibilité.

En revanche, L’ entretien qu'a l'héroïne avec la « vieille » dans la troisième partie montre un aspect plus sinistre. Cet évènement fait partie de la matière externe de l'histoire, mais il est étroitement lié à l’évolution spirituelle de l'héroïne; donc, c'est une expérience à mi-chemin entre les deux états de l'être: l'extérieur et l'intérieur. La vieille femme mal-pensante tente la fille avec une description séduisante de la mort, de la paix et la pureté qu'apporte celle-ci: après tout, comme la vieille l'affirme, « tout ce qui vit est sale est pue » (151). Cette tentation viennent juste après les derniers mots de la mère de Mouchette, qui a bien trouvé la paix dans la mort à la fin de sa vie si solitaire, et également après le souvenir de la « paix solennelle » de la mort de son grand-père, en dépit de son « visage torturé » (105). Donc, il n'est pas très difficile pour Mouchette de la croire. En tout cas, elle n'a pas même des outils élémentaires pour clarifier toutes les idées et les images qui se mêlent dans sa tête. L'idée évocatrice de la pureté ici associe à la fois le souvenir de son premier amour pour Arsène, maintenant désacralisé, à la vision presque hallucinatoire du linceul blanc que la vieille lui offre. L'intelligence de Mouchette SE révolte contre cette association, contre l'invitation de considerer la mort comme une libération, un soulagement, et elle crie « Vous me dégoutez, sale vieille bête » (160). Mais cette révolte consciente n'est pas assez forte pour extirper l'attrait de l'idée de confesser son histoire: la vieille la convie à « parle[r] à [son] aise » (161). Inconsciente maintenant de ce qu'elle fait, elle se confesse, mais à son insu et au notre, pour ainsi dire. Comme Mouchette réfléchit à l'entretien qu'elle vient d'avoir, elle se dit que « La merveille est que [la vieille] ait réussi à [m’] arracher son secret » (167).

À cet instant-là, on comprend qu'on est maintenant complètement dans le domaine spirituel. Les gestes extérieurs que Mouchette accomplit ne lui sont plus intelligibles, à nous non plus. C’est de propos délibéré que Bernanos écrit de cette façon oblique. À cause d'elle, la conclusion de l'histoire nous laisse dans l'obscurité quant au salut de Mouchette. Même quand on a prise en considérations les détails que nous venons d'énumérer, on doit reconnaître qu'on ne sait rien de sûr. Mais pour un catholique fervent comme Bernanos, une telle connaissance certaine serait inconvenable. Alors que d’autres auteurs modernes se permettent un accès illimité aux secrets intimes de leurs personnages, Bernanos garde une très grande réserve. Si on pouvait juger Mouchette, on usurperait la connaissance des âmes réservée à Dieu (et à quelques saints). Malgré tous les indices à propos de la trajectoire que suit Mouchette, dans l'évaluation finale il y a toujours place pour la volonté, le choix ultime qui va décider le destin. Et parce que le choix n’est pas fixé, il y a également toujours place pour l'action de l'Esprit Saint dans les actions humaines. Donc, on ne peut pas protester que ce que Bernanos a fait ici nous laisse incapables de dire quelque chose de concluant, parce que c'est un élément intégral de son art. Devant « la brèche à peine ouverte du désespoir dans [cette] âme simple », il ne peut rien de plus que compter sur l'action de la grâce de Dieu et garder l'espoir dans sa bonté (176).